Psychanalyse et idéologie

Philippe Jamet • La saveur de l’autre

ø

Il est plus facile d’élever un temple que d’y faire descendre l’objet du culte

Samuel Beckett • L’innommable

Cité en exergue au « Jargon der Eigentlichkeit » par T. W. Adorno • 1964

It is easier to raise a temple than to bring down there the worship object

Samuel Beckett  « The Unspeakable one »

Underlined in « Jargon of the authenticity » by T. W. Adorno • 1964

ø

Personne n’a le droit de rester silencieux s’il sait que quelque chose de mal se fait quelque part. Ni le sexe ou l’âge, ni la religion ou le parti politique ne peuvent être une excuse.

Nobody has the right to remain quiet if he knows that something of evil is made somewhere. Neither the sex or the age, nor the religion or the political party can be an excuse.

Bertha Pappenheim

point

ψ  = psi grec, résumé de Ps ychanalyse et i déologie. Le NON de ψ [Psi] LE TEMPS DU NON s’adresse à l’idéologie qui, quand elle prend sa source dans l’ignorance délibérée, est l’antonyme de la réflexion, de la raison, de l’intelligence.

ø

© Philippe Jamet

LABORATOIRE 1


LA SAVEUR DE L’AUTRE

Projet chorégraphique du Groupe Clara Scotch 2007/2008

Contacts : philjamet@wanadoo.fr • Tél : 06 63 02 20 62
Administration : jlscotch@club-internet.fr • Tél : 01 42 54 12 33

Coproducteurs : Maison des Métallos à Paris, Espace Jules Verne à Brétigny sur Orge, Théâtre du Merlan / Scène nationale à Marseille, Espace Malraux / Scène nationale de Chambéry, La Muse en Circuit (commande musicale)…

Avant-projet

Ma démarche artistique est guidée par le thème de la rencontre et par un questionnement perpétuel du sens de la vie. Je m’interroge et j’interroge l’autre. C’est à ce point de rencontre que se trouve une réponse à ma vie, au sens que je lui donne par mon travail, que j’entrevois un partage possible avec le public : Comment vivons nous et qu’est-ce que vivre ?
Découvrir et donner à voir un alphabet des multiples possibles, ou chaque être à sa couleur, sa forme, son parfum, son mystère, cette beauté et cette fragilité de l’humain. Ainsi, s’ouvrent des sentiers, des chemins, des routes, des espaces de vies, avec leurs particularités, leurs douceurs et leurs douleurs, leurs lumières et leurs obscurités.
Mon travail évolue selon un parcours que l’on pourrait qualifier de peu classique. Les formes que je propose varient selon les projets : spectacles, films, installations, mélange d’interprètes amateurs et professionnels, d’environnement sonore, pictural... Venant du monde de la danse, ma démarche artistique est guidée par une représentation personnelle du corps; de la corporalité des êtres avec qui je travaille et mon écriture chorégraphique tend à être au plus prés d’eux, en mouvement selon les cultures, l’âge des interprètes, leur maîtrise corporelle... J’essaie d’agir à la fois en observateur et révélateur, sans chercher à recréer une danse préalablement codifiée qui s’apparenterait à tel ou tel style. Je me positionne dans une attitude artistique et politique, en ce qu’elle s’adresse à la cité, c’est-à-dire en créant une esthétique proche de la vie et des êtres, cherchant en chacun sa particularité. Le corps est une cartographie de l’existence, le corps est une maison. Comment découvrir en chacun sa façon propre d’habiter cette maison en créant, à partir de sensations, de sentiments, de vibrations intérieures, une danse offerte à qui voudra bien la percevoir ? C’est une démarche que je souhaiterais situer du côté de l’humanisme, de l’intimisme, qui interroge la vie et tente de décrypter ce qu’est l’autre en proposant des espaces de confiance et de réflexion, en vue de créer du partage et de donner à voir les multiples perceptions de la vie.
Aujourd’hui, je souhaite poursuivre l’exploration de mon univers artistique en créant le projet : La saveur de l’autre. La “saveur”, dont l’étymologie est la même que le “savoir”. C’est une création toujours en évolution, une recherche qui se développe sur le long terme. J’approcherai donc différents thèmes qui me sont chers : l’enfance, la relation à soi-même et à l’autre, la mémoire, l’amour, la disparition, la danse telle que je la conçois.

Pour la première étape de ce projet que j’intitule Laboratoire 1, j’inviterai des artistes et des amateurs à participer à des rendez-vous thématiques suscitant la mise en jeu corporelle de chacun. Comment chacun interprète-t-il ses perceptions privées pour les traduire en une esthétique transmissible au public ? Je récolterai et assemblerai des matériaux sous forme de films. En symbiose avec ces matériaux recueillis, quatre danseurs construiront, selon un canevas que je leur proposerai, une partition chorégraphique pour présenter à l’automne 2007, sous forme de parcours artistique, la saveur de l’autre.

ø

Le Groupe Clara Scotch

Depuis sa création en 1989, le Groupe Clara Scotch mené par Philippe Jamet, chorégraphe et réalisateur, s’est orienté simultanément vers un travail de compagnie avec des danseurs professionnels et vers une recherche avec des interprètes amateurs de milieux, d’âges, de cultures et de pays différents. Ses créations, sous forme de mosaïques, sont construites à partir de l’expression de la culture populaire, de l’assemblage et du collage de morceaux de vies, et de l’utilisation d’éléments d’Art Brut.

Philippe Jamet


Suit d’abord une formation d’éducateur de jeunes enfants. En 1982, se lance dans des études de danse classique, puis part aux États-Unis où il obtient une bourse du Ministère de la Culture pour une formation au Merce Cunningham Studio à New York. À son retour en France, il entre au Centre National de Danse Contemporaine d’Angers et travaille avec de nombreux chorégraphes (Santiago Sempere, François Raffinot, Hervé Diasnas, Caroline Marcadé, José Montalvo... )En 1989, il crée sa compagnie Le Groupe Clara Scotch et de 1995 à 1999 est artiste associé au Théâtre du Merlan, Scène Nationale de Marseille. Il commence à intégrer des amateurs de tous âges dans ses créations : Traces, Je t’aime-toi, Ce que nous pouvons direEn 1996, il réalise Faux Départ, son premier court-métrage. Un an après, il séjourne en Inde en qualité de lauréat de la Villa Médicis hors les murs. En 1999, il crée Portraits Dansés, un parcours chorégraphique mêlant danse et vidéo au Théâtre National de l’Odéon à Paris.

De 2000 à 2002, il est en résidence à la Ferme Du Buisson et réalise le film Danse Ville et Sentimentset le spectacle Si loin Si proche. Il voyage dans de nombreux pays, s’intéressant aux différentes cultures du monde et crée, en partenariat avec le Théâtre National de l’Odéon et l’AFAA, la série internationale des Portraits Dansés qu’il présente dans de nombreux Festivals internationaux : Biennale d’Art Contemporain de Venise, Rhurfestspiele, Tokyo, Séoul, Sao Paulo, Ouagadougou...
En 2004-2005, il crée au Brésil le projet Intimidadeset le spectacle Ritual do Cotidiano qu’il présente en France, à Paris et en province, dans le cadre de l’année du Brésil.
Actuellement il prépare un nouveau projet chorégraphique, La saveur de l’autre, en partenariat avec la Maison des Métallos à Paris, lieu où il est accueilli pendant 3 ans en tant qu’artiste associé
.

 

ψ  [Psi] • LE TEMPS DU NON
cela ne va pas sans dire
© 1989 / 2016