Psychanalyse et idéologie

Psi . le temps du non

« C'est pas tous les jours qu'elles rigolent... »

Micheline Weinstein

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Il est plus facile d'élever un temple que d'y faire descendre l'objet du culte

Samuel Beckett • « L'Innommable »

Cité en exergue au « Jargon der Eigentlichkeit » par T. W. Adorno • 1964

It is easier to raise a temple than to bring down there the worship object.
Samuel Beckett
• “The Unspeakable one”
Underlined in « Jargon of the Authenticity » by T. W. Adorno • 1964

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Personne n'a le droit de rester silencieux s'il sait que quelque chose de mal se fait quelque part. Ni le sexe ou l'âge, ni la religion ou le parti politique ne peuvent être une excuse.

Nobody has the right to remain quiet if he knows that something of evil is made somewhere. Neither the sex or the age, nor the religion or the political party can be an excuse.

Bertha Pappenheim

 

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ψ = psi grec, résumé de Ps ychanalyse et i déologie. Le NON de ψ [Psi] LE TEMPS DU NON s'adresse à l'idéologie qui, quand elle prend sa source dans l'ignorance délibérée, est l'antonyme de la réflexion, de la raison, de l'intelligence.

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© Micheline Weinstein

26 juin 2010

« C'est pas tous les jours qu'elles rigolent... »

Georges Brassens

Nous aurons beau essayer de dire et redire que l'humour, par définition - cf. dans notre site, rappel de la définition de l'humour par Freud et par François Perrier -, est incompatible avec la vulgarité, les médias, pour la plupart, toutes “corpos” sociologiquement correctes confondues, s'élèvent plus ou moins bruyamment contre l'éviction récente dans et hors leurs rangs de personnages, qu'elles persistent à qualifier d'“humoristes” .

De même le “mot d'esprit” en psychanalyse, qui est une formation de l'inconscient, est incompatible avec le “calembour”, généralement bien épais lequel,  quand il ne ressortit pas à une construction consciente n'est  alors que l'expression d'une innocente et pesante sottise.

Les psychanalystes, les sémiologues, les spécialistes du langage, ne se manifestent guère ces temps-ci.

Alain Finkielkraut relevait hier encore ce que Ferenczi nommait la confusion des langues, laquelle conduit immanquablement aux abus.

Finkielkraut revient sur la faute grave d'un joueur de football, absout d'un coup de plumeau par la première dame de France, qui se réclame de la psychanalyse, en ces termes “pas vu, pas pris”. Pas un psychanalyste ne moufte, alors que l'expression “pas vu, pas pris” est la marque de fabrique même du pervers, la perversion, en tant que structure, étant incompatible avec la théorie freudienne de la psychanalyse.

Le Président de la République doit se rendre auprès de la Reine d'Angleterre, il se remarie pour l'occasion, nous annonçant pour faire moderne : “Carla et moi, c'est du sérieux”. Finkielkraut s'interroge et nous interroge sur l'opportunité d'une telle déclaration dans le cadre de la fonction présidentielle, autrement dit sur la nécessité de faire s'interpénétrer, en l'exhibant, la vie privée, et l'intérêt public.

Finkielkraut n'est pas très apprécié des médias, notamment par le paterne Denis Olivennes, Directeur du Nouvel Observateur, fils de psychanalystes, dont nous aurions la curiosité de voir la mine si l'un de ses enfants lui lançait avec l'“humour” qu'il défend : “je t'encule, sale fils de pute !”.

Ce qui est une double injure, envers les gays et envers les dames, tout comme, d'ailleurs, envers les dames qui bénéficient depuis l'aube des temps de surenchère en matière de grossièreté, cette qualification devenue courante de “langue de pute”, pour désigner celles et ceux qui se nourrissent de rumeurs, de ragots et autres salacités,  affectionnant de les colporter.

La répartie : “casse-toi, pauvre con”, bien que complètement incongrue dans la bouche d'un Président de la République, ne participe pas, radicalement, du même champ sémantique, notamment par rapport aux notions de violence, de brutalité, d'agression, sexuelles, elle ne vise pas à détruire l'autre, elle n'est qu'une réaction de défense, certes pas très policée.

Nous laisserons à l'expert, Claude Duneton, le soin de nous éclairer en ce domaine. 

Enfin, pour faire bref et ne parler que de ce que je connais le mieux, s'en prendre à la personne physique, appliquer des yeux ou une face de “fouine” autant à un responsable politique qu'à qui que ce soit, évoquent ce temps qui nous glace encore d'une certaine Exposition intitulée : « Le Juif et la France », ses caricatures, ses photos truquées, ses articles de presse, ses slogans, commentés par leur tombereau de terminologie xénophobe.

C'est tout pour aujourd'hui.

m. w.

26 juin 2010

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ψ  [Psi] • LE TEMPS DU NON
cela ne va pas sans dire
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