ψ = psi grec, résumé 
                                de Ps ychanalyse 
                                et i déologie. Le NON                                de ψ [Psi]  LE TEMPS 
                                  DU NON s’adresse à l’idéologie 
                                    qui, quand elle prend sa source dans l’ignorance                                  délibérée,  
                                  est l’antonyme de la réflexion, de la raison, 
                                    de l’intelligence.                             
ø
                              
                               
                              
                              
                              Lamentation à Oslo
                               
                              
                              
  
                              
  
  par
   
  Elena Bonner
    
    
      
     
  veuve d’Andreï 
    Sakharov
      
     
  Extrait 
    d’un Forum sur la Liberté, Oslo, le 18 
    mai 2009
    
   
  Français 
    / Anglais
      
     
  
    
    
   
  
    
    
    Jerusalem Post, 24 mai 2009
    
     
  Texte anglais original « Lament in Oslo »
    
   
Adaptation française 
  D. E. Guez & mis en ligne sur le site :  
  www.upjf.org
    
   
  http://www.upjf.org/actualiees-upjf/article-16467-145-7-h-bonner-donne-lecon-equite-morale 
    aux-maitres-chanteurs-internationaux-pressurent-israel.html
      
      
        
        
          
         
  
  
     
  
    
 
  
  
  
  Le Président 
    du Forum, Thor Halvorssen, qui m’a invitée 
    à cette conférence, m’a demandé 
    de parler de ma vie, des souffrances que j’ai 
    endurées et de la manière dont je 
    les ai surmontées. Mais aujourd’hui, 
    tout cela me semble vraiment inutile. Je dirai 
    seulement quelques mots sur ma vie.
    
   
  A l’âge 
    de 14 ans, je suis restée sans mes parents. 
    Mon père a été exécuté, 
    ma mère a passé 18 ans en prison 
    et en exil. Ma grand-mère nous a élevés, 
    moi et mon jeune frère. Le poète 
    Vladimir Kornilov, qui a eu le même destin, 
    a écrit : « Dans ces années-là 
    il semblait que nous n’avions pas de mères. 
    Nous avions des grands-mères ».
    
   
  Il y avait des 
    centaines de milliers de ces enfants-là. 
    Ilya Ehrenburg nous a nommés « les 
    étranges orphelins de 1937 ».Puis 
    est arrivée la guerre. Ma génération 
    a été coupée presque jusqu’aux 
    racines par la guerre ; mais j’ai eu de la chance, 
    j’en suis revenue. Je suis revenue dans 
    une maison vide. Ma grand-mère était 
    morte de famine dans le siège de Leningrad. 
    Puis est venue l’époque d’un appartement 
    commun, l’époque des études 
    de médecine, pendant six années 
    de privations, l’époque de l’amour, 
    de mes deux enfants et de la pauvreté d’un 
    médecin soviétique. Mais je n’étais 
    pas la seule, tout le monde vivait ainsi. Puis 
    vint ma période de dissidence suivie de 
    l’exil. Mais Andreï Sakharov et moi étions 
    ensemble, et c’était un vrai bonheur !
    
   
  Aujourd’hui, si 
    je fais un bilan de ma vie (à l’âge 
    de 86 ans j’essaie de faire cela chaque jour où 
    je suis encore vivante), je peux le faire avec 
    trois mots. Ma vie a été typique, 
    tragique et belle. Que ceux qui veulent des détails 
    lisent mes deux livres « Seule ensemble 
    », et « Mères et filles ». 
    Ils ont été traduits dans de nombreuses 
    langues. Lisez les mémoires de Sakharov. 
    Il est vraiment dommage que ses journaux n’aient 
    pas été traduits ; ils ont été 
    publiés en Russie en 2006. Apparemment 
    les pays occidentaux ne sont désormais 
    plus intéressés par Sakharov.
    
   
  L’Ouest n’est pas 
    très intéressé par la Russie 
    non plus, un pays qui n’a plus de vraies élections, 
    plus de tribunaux indépendants ou de presse 
    libre. La Russie est un pays où journalistes, 
    activistes des droits de l’homme et immigrés 
    sont régulièrement tués, 
    presque quotidiennement. Une corruption extrême 
    fleurit, d’une manière et avec une ampleur 
    qui n’avaient jamais existé auparavant 
    en Russie, ni nulle part ailleurs. Mais de quoi 
    discutent principalement les médias occidentaux 
    ? Du gaz et du pétrole dont la Russie est 
    très riche. L’énergie est son seul 
    atout, et la Russie l’utilise comme un instrument 
    de pression et de chantage. Et il y a aussi un 
    autre sujet qui ne disparaît jamais des 
    journaux : qui gouverne la Russie ? Vladimir Poutine, 
    ou Dimitri Medvedev ? Mais quelle différence 
    cela fait-il, puisque la Russie a complètement 
    perdu la dynamique pour un développement 
    démocratique que nous pensions avoir perçue, 
    au début des années 90. La Russie 
    va rester ce qu’elle est maintenant pendant des 
    décennies, à moins qu’il ne se produise 
    un bouleversement violent.
    
   
  Dans les années 
    qui suivirent la chute du mur de Berlin, il s’est 
    produit dans le monde des changements incroyables 
    durant une période exceptionnellement courte. 
    Mais est-ce que le monde est devenu meilleur ou 
    plus prospère pour les 6 milliards 800 
    millions d’individus qui vivent sur notre petite 
    planète ?
    
   
  Personne ne peut 
    répondre clairement à cette question 
    malgré toutes les réalisations de 
    la science et de la technologie et ce processus 
    que nous avons l’habitude d’appeler « progrès 
    ». Il me semble que le monde est devenu 
    plus inquiétant, plus imprévisible 
    et plus fragile. Cette inquiétude, cette 
    instabilité et cette fragilité sont 
    ressenties, dans une certaine mesure, par tous 
    les pays et tous les individus. Et la vie civique 
    et politique devient de plus en plus virtuelle, 
    comme une image sur un écran d’ordinateur.
    
   
  Même comme 
    cela, la vision de la vie transmise par la télévision, 
    les journaux, ou la radio, reste la même, 
    avec, sans fin, des conférences, des sommets, 
    des forums et des concours, allant du concours 
    de beauté au concours du plus gros mangeur 
    de sandwiches. Ils disent que les gens se rassemblent, 
    mais, en réalité, ils deviennent 
    étrangers les uns aux autres.
    
   
  Et ce n’est pas 
    parce qu’une crise économique a soudainement 
    éclaté, ou parce que la grippe aviaire 
    se développe. Cela a commencé le 
    11 septembre 2001. D’abord la colère et 
    l’horreur, provoquées par les terroristes 
    qui ont détruit les tours jumelles du World 
    Trade Center et par leurs complices à Londres, 
    Madrid et d’autres villes, et par les shahids 
    [“martyrs”] qui commettent des attentats-suicide 
    en se faisant exploser dans des espaces publics 
    comme des discothèques ou des salles de 
    mariage, et dont les familles recevaient de Saddam 
    Hussein 25 000 $ chacune.
    
   
  Plus tard, (Georges 
    W.) Bush a été déclaré 
    responsable de tout, et avec lui, comme toujours, 
    les Juifs, c’est-à-dire Israël. On 
    en a eu un exemple avec la première conférence 
    de Durban et le développement de l’antisémitisme 
    en Europe, comme l’a relevé dans un discours, 
    il y a quelques années, Romano Prodi. Puis, 
    est arrivé Durban II, avec Ahmadinejad 
    comme principal orateur, qui a proposé 
    d’annihiler Israël.
    
   
  Donc c’est d’Israël 
    et des Juifs que je vais parler. Et pas seulement 
    parce que je suis juive, mais, par-dessus tout, 
    parce que le conflit du Moyen-Orient, depuis la 
    fin de la Deuxième Guerre mondiale, a été 
    une plate-forme pour des jeux politiques et des 
    paris de la part des grandes puissances, des pays 
    arabes et de certains politiciens qui tentent, 
    par le biais du prétendu 3processus 
    de paix”, de se mettre en valeur et de recevoir 
    peut-être un prix Nobel de la paix.
    
   
  Autrefois, le prix 
    Nobel de la paix était la plus haute récompense 
    morale de notre civilisation. Mais, après 
    décembre 1994, lorsque Yasser Arafat est 
    devenu l’un des trois nouveaux lauréats, 
    la valeur morale de cette distinction a été 
    sapée. Je n’ai pas toujours accueilli avec 
    joie chaque sélection du comité 
    Nobel du Parlement norvégien, mais celle-ci 
    m’a choquée. Et jusqu’à aujourd’hui, 
    je ne peux comprendre ni accepter le fait que 
    Andreï Sakharov et Yasser Arafat partagent 
    maintenant, à titre posthume, l’honneur 
    de faire partie du club des lauréats du 
    prix Nobel.
    
   
  Dans de nombreux 
    écrits de Sakharov (dans ses livres, « 
    Coexistence et liberté intellectuelle », 
    « Mon pays et le monde », dans ses 
    articles et dans ses interviews) Andreï Dmitrievich 
    a écrit et parlé d’Israël. 
    Je possède une collection de citations 
    de ses écrits sur ce sujet. Et s’ils étaient 
    publiés en Norvège, alors, de nombreux 
    Norvégiens seraient étonnés 
    de constater combien leur vision contemporaine 
    d’Israël diffère totalement 
    de celle de Sakharov.
    
   
  Voici quelques 
    citations de Sakharov :
    
   
  - « Israël 
    a un droit incontestable à exister ».
    
   
  - « Israël 
    a le droit d’exister dans des frontières 
    sûres ».
    
   
  - « Toutes 
    les guerres menées par Israël ont 
    été justes et lui ont été
    
    imposées 
      par l’irresponsabilité des dirigeants arabes 
      ».
      
     
  -  « Avec tout l’argent qui a été 
    investi dans le problème des Palestiniens,
    
    il aurait été 
    possible, depuis bien longtemps, de les réinstaller 
    dans des
    
    pays arabes, en 
      leur procurant de bonnes conditions de vie ».
      
     
  Durant toutes les 
    années d’existence d’Israël, 
    il y a toujours eu une guerre. Des guerres victorieuses, 
    et également des guerres qu’Israël 
    n’a pas été autorisé à 
    gagner. Chaque jour et tous les jours - littéralement 
    chaque jour -, on s’attend à un attentat 
    terroriste, ou à une nouvelle guerre. Nous 
    avons vu les initiatives de paix d’Oslo et la 
    poignée de mains [entre Arafat et Rabin] 
    à camp David, et la « Road Map » 
    [Feuille de Route], et aussi [le slogan] « 
    La terre en échange de la paix » 
    (il n’y a pas beaucoup de terre : si l’on 
    se trouve dans une partie d’Israël, 
    par une journée claire, on peut voir l’autre 
    partie à l’œil nu).
    
   
  Il y a maintenant 
    un nouveau slogan à la mode (en fait, il 
    est ancien) : « Deux états pour deux 
    peuples ». Ça paraît bien. 
    Et il n’y a pas de contestation au sujet de l’initiative 
    de paix du Quartet, comprenant les États-Unis, 
    les Nations unies, l’Union Européenne et 
    la Russie (grande faiseuse de paix, avec sa guerre 
    en Tchétchénie, et sa provocation 
    en Avkhazie-Ossétie). Le Quartet et les 
    Pays arabes, les leaders palestiniens (du Hamas 
    et du Fatah) ont accru leurs exigences concernant 
    Israël. Je parlerai d’une seule d’entre 
    elles : qu’Israël accepte le retour des réfugiés 
    palestiniens. Et ici, il est nécessaire 
    de parler un peu d’histoire et de démographie.
    
   
  Selon la définition 
    officielle des Nations unies, sont considérés 
    comme réfugiés ceux qui ont fui 
    la violence et les guerres, mais pas leurs descendants 
    qui sont nés dans un autre pays. A une 
    époque, les réfugiés palestiniens 
    et les réfugiés juifs des pays arabes 
    représentaient un nombre à peu près 
    égal, environ 700 à 800 000 individus. 
    L’Etat d’Israël, qui venait d’être 
    créé, a absorbé environ 600 
    000 de ces juifs. Ils furent officiellement reconnus 
    comme réfugiés par la résolution 
    242 des Nations Unies, mais n’eurent droit 
    à aucune assistance de l’ONU. Les 
    Palestiniens, au contraire, sont considérés 
    comme des réfugiés non seulement 
    à la première génération, 
    mais à la deuxième, la troisième, 
    et même, maintenant, à la quatrième 
    génération. Selon le rapport des 
    travaux de l’organisme d’aide humanitaire de l’ONU, 
    le nombre de réfugiés palestiniens 
    enregistrés est passé de 914 000 
    en 1950, à plus de 4,6 millions en 2008, 
    et il continue d’augmenter en raison de la croissance 
    démographique naturelle. Toutes ces personnes 
    ont les droits des réfugiés palestiniens 
    et celui de recevoir de l’aide humanitaire.
    
   
  La totalité 
    de la population d’Israël compte 7,5 millions 
    d’habitants, parmi lesquels il y a deux millions 
    et demi d’Arabes qui se nomment eux-mêmes 
    Palestiniens. Imaginez alors [ce qui se passerait 
    en] Israël, si 5 millions d’Arabes de plus 
    s’y engouffraient. Le nombre des Arabes dépasserait 
    considérablement celui de la population 
    juive. Ainsi, créé à côté 
    d’Israël, et il y aurait un État 
    palestinien “nettoyé” de Juifs, 
    parce qu’en plus de la demande du retour des réfugiés 
    palestiniens en Israël, il y a aussi la demande 
    que l’on “nettoie” la Judée et 
    Samarie de [leurs] Juifs et qu’on la rende aux 
    Palestiniens, tandis qu’à Gaza, aujourd’hui, 
    il n’y a plus désormais un seul juif.
    
   
  Le résultat 
    est à la fois étrange et terrifiant, 
    parce qu’Israël sera véritablement 
    détruit. Il est terrifiant de voir la mémoire 
    courte de l’auguste Quartet faiseur de paix, de 
    leurs dirigeants et de leurs citoyens s’ils 
    laissent cela arriver. Parce que ce que signifie 
    la formule, « deux États pour deux peuples 
    », c’est la création d’un État, 
    ethniquement nettoyé de juifs et d’un deuxième 
    Etat, candidat potentiel au même nettoyage. 
    Une Terre Sainte Judenfrei - le rêve d’Adolphe 
    Hitler ! - se réalise enfin.
    
   
  Alors - que ceux 
    qui sont encore capables de réfléchir 
    le fassent -, quelle est la partie qui porte en 
    elle les germes du fascisme, aujourd’hui ?
    
   
  Et voici une autre 
    question qui m’a hantée pendant très 
    longtemps. C’est une question pour mes collègues 
    des droits de l’homme. Pourquoi le sort du soldat 
    israélien Gilad Shalit ne vous trouble-t-il 
    pas de la même manière que celui 
    des prisonniers de Guantanamo ? Vous vous êtes 
    battus et avez obtenu que le Comité International 
    de la Croix-Rouge, des journalistes et des avocats 
    puissent visiter Guantanamo.
    
   
  Vous connaissez 
    les conditions de vie dans la prison, la routine 
    quotidienne des prisonniers, leur nourriture. 
    Vous avez rencontré des prisonniers soumis 
    à la torture. Le résultat de vos 
    efforts a été l’interdiction de 
    la torture, ainsi qu’une loi pour fermer 
    cette prison. Le président Obama l’a 
    signée dans les premiers jours de son arrivée 
    à la Maison-Blanche. Et, bien qu’il ne 
    sache pas quoi faire des prisonniers de Guantanamo, 
    comme le président Bush avant lui, il y 
    a un espoir que la nouvelle administration trouve 
    une solution.
    
   
  Mais depuis deux 
    ans [en fait, près de trois que Shalit 
    est retenu prisonnier par des terroristes, la 
    communauté mondiale des droits de l’homme 
    n’a rien fait pour sa libération. Pourquoi 
    ? C’est un soldat blessé, et [à 
    ce titre] il est sous la protection pleine et 
    entière des conventions de Genève. 
    Ces conventions stipulent clairement que la prise 
    d’otages est interdite, que l’on doit permettre 
    aux représentants de la Croix-Rouge de 
    rendre visite aux prisonniers de guerre, en particulier 
    quand ils sont blessés ; et il y a bien 
    d’autres choses encore, dans les conventions de 
    Genève, sur les droits de Shalit.Le fait 
    que des représentants du Quartet négocient 
    avec les gens qui détiennent Shalit dans 
    un lieu et des conditions inconnus, démontre, 
    de manière éclatante, leur mépris 
    des documents internationaux afférents 
    aux droits [des personnes] et leur total nihilisme 
    juridique. Les militants des droits de l’homme 
    auraient-ils oublié, eux aussi, ces textes 
    fondamentaux du droit international ?
    
   
  Et pourtant, je 
    pense toujours (et certains me jugeront naïve) 
    que le premier pas, minuscule mais réel, 
    vers la paix, doit être la libération 
    de Shalit. Libération, et non pas échange 
    contre 1000 ou 1500 prisonniers qui purgent leur 
    peine dans les prisons israéliennes pour 
    des crimes réels.
    
   
  Revenant à 
    ma question de savoir pourquoi les militants des 
    droits de l’homme restent silencieux, je ne trouve 
    aucune réponse, sauf que Shalit est un 
    soldat israélien, Shalit est un Juif. Alors, 
    là encore, il s’agit d’un antisémitisme 
    conscient ou inconscient. Là encore, il 
    s’agit de fascisme.
    
   
  Trente-quatre années 
    se sont écoulées depuis le jour 
    où je suis venue dans cette ville pour 
    représenter mon mari, Andreï Sakharov 
    à la cérémonie des prix Nobel 
    1975. J’étais alors amoureuse de la Norvège. 
    La réception que j’ai reçue m’a 
    remplie de joie. Aujourd’hui, je ressens préoccupation 
    et espoir (c’est le titre que Sakharov a donné 
    à son essai de 1977, rédigé 
    à la demande du comité Nobel) :
    
   
  - Préoccupation 
    à cause de l’antisémitisme et du 
    sentiment anti-israélien
    
  grandissant partout 
    en Europe et ailleurs.
    
   
  - Espoir, pourtant, 
    que tous ces pays, leurs dirigeants et leurs peuples 
    se
    
    souviendront 
    du credo moral de Sakharov et l’adopteront 
    : « En définitive,
    
    le 
      choix moral s’avère être aussi le 
      choix le plus pragmatique ». 
    
  ø 
  
  
    
  
    
  Lament 
    in Oslo, by Elena Bonner 
 
  
    
  
      
  
        
  
    
      
      
      From 
        a speech to the Freedom Forum in Oslo on May 2009 
   
  
    
  In 
    his invitation to this conference, the president 
    of the forum, Thor Halvorssen, asked me to talk 
    about my life, the suffering I have endured and 
    how I was able to bear it all. But today all that 
    seems to me quite unnecessary.
    
   
  So 
    I will say only a few words about myself.At the 
    age of 14, I was left without my parents. My father 
    was executed, my mother spent 18 years in prison 
    and exile. My grandmother raised me and my younger 
    brother. The poet Vladimir Kornilov, who suffered 
    the same fate, wrote : "And it felt that 
    in those years we had no mothers. We had grandmothers." 
    There were hundreds of thousands of such children. 
    Ilya Ehrenburg called us "the strange orphans 
    of 1937."
    
 
  Then 
    came the war. My generation was cut off nearly 
    at the roots by the war, but I was lucky. I came 
    back from the war. I came back to an empty house. 
    My grandmother had died of starvation in the siege 
    of Leningrad. Then came a communal apartment, 
    six half-hungry years of medical school, falling 
    in love, two children and the poverty of a Soviet 
    doctor. But I was not alone in this. Everyone 
    lived this way. Then there was my dissident period 
    followed by exile. But Andrei [Sakharov] and I 
    were together! And that was true happiness.
    
   
  Today, 
    summing up my life (at age 86, I try to sum up 
    my life every day I am still alive), I can do 
    so in three words. My life was typical, tragic 
    and beautiful. Whoever needs the details - read 
    my two books, Alone Together and
    
   
  Mothers 
    and Daughters. They have been translated into 
    many languages. Read Sakharov’s Memoirs. It’s 
    a pity his diaries haven’t been translated; they 
    were published in Russia in 2006. Apparently, 
    the West isn’t interested now in Sakharov.
    
   
  THE 
    WEST isn’t very interested in Russia either, a 
    country that no longer has real elections, independent 
    courts or freedom of the press. Russia is a country 
    where journalists, human rights activists and 
    migrants are killed regularly, almost daily. And 
    extreme corruption flourishes of a kind and extent 
    that never existed earlier in Russia or anywhere 
    else. So what do the Western mass media discuss 
    mainly? Gas and oil - of which Russia has a lot. 
    Energy is its only political trump card, and Russia 
    uses it as an instrument of pressure and blackmail. 
    And there’s another topic that never disappears 
    from the newspapers - who rules Russia? [Vladimir] 
    Putin or [Dimitry] Medvedev? But what difference 
    does it make, if Russia has completely lost the 
    impulse for democratic development that we thought 
    we saw in the early 1990s. Russia will remain 
    the way it is now for decades, unless there is 
    some violent upheaval.
    
   
  During 
    the years since the fall of the Berlin Wall, the 
    world has experienced incredible changes in an 
    exceptionally short period. But has the world 
    become better, or more prosperous for the 6 billion 
    800 million people who live on our small planet? 
    No one can answer that question unambiguously, 
    despite all the achievements of science and technology 
    and that process which we customarily call "progress." 
    It seems to me that the world has become more 
    alarming, more unpredictable and more fragile. 
    This alarm, unpredictability and fragility are 
    felt to some extent by all countries and all individuals. 
    And civic and political life becomes more and 
    more virtual, like a picture on a computer screen.
    
   
  Even 
    so, the picture of life, formed by television, 
    newspaper or radio remains the same - there is 
    no end to the conferences, summits, forums and 
    competitions from beauty contests to sandwich-eating 
    ones. They say people are coming together - but 
    in reality, they are growing apart.And that isn’t 
    because an economic depression suddenly burst 
    forth, and swine flu to boot. This began on September 
    11, 2001. At first, anger and horror was provoked 
    by the terrorists who knocked down the Twin Towers 
    of the World Trade Center and by their accomplices 
    in London, Madrid and other cities, and by the 
    shahids, suicide bombers who blew themselves up 
    at public spaces like discotheques and wedding 
    parties whose families were rewarded $ 25,000 
    each by Saddam Hussein. Later, [George W.] Bush 
    was blamed for everything, and as always, the 
    Jews - that is, Israel.
    
   
  An 
    example was the first Durban Conference, and the 
    growth of anti-Semitism in Europe, noted several 
    years ago in a speech by Romano Prodi. Then there 
    was Durban-2; the main speaker was [Mahmoud] Ahmadinejad 
    proposing to annihilate Israel.SO IT IS about 
    Israel and the Jews that I will speak.
    
   
  And 
    not only because I am Jewish, but above all because 
    the Middle Eastern conflict since the end of World 
    War II has been a platform for political games 
    and gambling by the great powers, the Arab countries 
    and individual politicians, striving, through 
    the so-called "peace process," to make 
    a name for themselves, and perhaps win a Nobel 
    Peace Prize. At one time, the Nobel Peace Prize 
    was the highest moral award of our civilization. 
    But after December 1994, when Yasser Arafat became 
    one of the three new laureates, its ethical value 
    was undermined. I haven’t always greeted each 
    selection of the Nobel Committee of the Storting 
    [Norwegian parliament] with joy, but that one 
    shocked me.
    
   
  And 
    to this day, I cannot understand and accept the 
    fact that Andrei Sakharov and Yasser Arafat, now 
    posthumously, share membership in the club of 
    Nobel laureates.In many of Sakharov’s publications 
    (in his books Progress, Coexistence and Intellectual 
    Freedom and My Country and the World, in his articles 
    and in his interviews), Andrei Dmitrievich wrote 
    and spoke about Israel. I have a collection of 
    citations of his writing on this topic. If it 
    were published in Norway, then many Norwegians 
    would be surprised at how sharply their contemporary 
    view of Israel differs from the view of Sakharov.
    
   
  Here 
    are several citations from Sakharov: "Israel 
    has an indisputable right to exist"; "Israel 
    has a right to existence within safe borders"; 
    "All wars that Israel has waged have been 
    just, forced upon it by the irresponsibility of 
    Arab leaders"; "With all the money that 
    has been invested in the problem of Palestinians, 
    it would have been possible long ago to resettle 
    them and provide them with good lives in Arab 
    countries."
    
   
  THROUGHOUT 
    THE YEARS of Israel’s existence there has been 
    war. Victorious wars, and also wars which Israel 
    was not allowed to win. Each and every day - literally 
    every day - there is the expectation of a terrorist 
    act or a new war. We have seen the Oslo peace 
    initiatives and the Camp David handshake and the 
    road map and land for peace (there is not much 
    land - from one side of Israel on a clear day 
    you can see the other side with your naked eye).
    
   
  Now, 
    a new motif is fashionable (in fact it’s an old 
    one): "Two states for
    
   
  two 
    peoples." It sounds good. And there is no 
    controversy in the peacemaking Quartet, made up 
    of the US, the UN, the EU and Russia (some great 
    peacemaker, with its Chechen war and its Abkhazian-Ossetian 
    provocation). The Quartet, and the Arab countries, 
    and the Palestinian leaders (both Hamas and Fatah) 
    put additional demands to Israel. I will speak 
    only of one demand: that Israel accept back the 
    Palestinian refugees. And here a little history 
    and demography are needed.
    
   
  According 
    to the UN’s official definition, refugees are 
    considered those who fled from violence and wars, 
    but not their descendants who are born in another 
    land. At one time the Palestinian refugees and 
    the Jewish refugees from Arab countries were about 
    equal in number - about 700,000-800,000. The newly-created 
    state Israel took in Jews (about 600,000). They 
    were officially recognized as refugees by UN Resolution 
    242, but not provided with any UN assistance. 
    Palestinians, however, are considered refugees 
    not only in the first generation, but in the second, 
    third and now even in the fourth generation. According 
    to the UN Works and Relief Agency’s report, the 
    number of registered Palestinian refugees has 
    grown from 914,000 in 1950 to more than 4.6 million 
    in 2008, and continues to rise due to natural 
    population growth. All these people have the rights 
    of Palestinian refugees and are eligible to receive 
    humanitarian aid.
    
   
  The 
    entire population of Israel is about 7.5 million, 
    of which there are about 2.5 million ethnic Arabs 
    who call themselves Palestinians. Imagine Israel 
    then, if another 5 million Arabs flood into it; 
    Arabs would substantially outnumber the Jewish 
    population. Thus created next to Israel will be 
    a Palestinian state cleansed of Jews, because 
    in addition to the demand that Palestinian refugees 
    return to Israel, there is also the demand that 
    Judea and Samaria are cleansed of Jews and turned 
    over to Palestinians - while in Gaza today there 
    is not a single Jew already.The result is both 
    strange and terrifying, because Israel will essentially 
    be destroyed. It is terrifying to see the short 
    memory of the august peacemaking Quartet, their 
    leaders and their citizens if they let this happen. 
    Because the plan "two states for two peoples" 
    is the creation of one state, ethnically cleansed 
    of Jews, and a second one with the potential to 
    do the same. A Judenfrei Holy Land - the dream 
    of Adolph Hitler come true at last. So think again, 
    those who are still able, who has a fascist inside 
    him today?
    
   
  AND 
    ANOTHER question that has been a thorn for me 
    for a long time. It’s a question for my human 
    rights colleagues. Why doesn’t the fate of the 
    Israeli soldier Gilad Schalit trouble you in the 
    same way as does the fate of the Guantanamo prisoners?
    
   
  You 
    fought for and won the opportunity for the International 
    Committee of the Red Cross, journalists and lawyers 
    to visit Guantanamo. You know prison conditions, 
    the prisoners’ everyday routine, their food. You 
    have met with prisoners subjected to torture. 
    The result of your efforts has been a ban on torture 
    and a law to close this prison. President Obama 
    signed it in the first days of his coming to the 
    White House. And although he, just like president 
    Bush before him, does not know what to do with 
    the Guantanamo prisoners, there is hope that the 
    new administration will think up something.
    
   
  But 
    during the two years Schalit has been held by 
    terrorists, the world human rights community has 
    done nothing for his release. Why? He is a wounded 
    soldier, and fully falls under the protection 
    of the Geneva Conventions. The conventions say 
    clearly that hostage-taking is prohibited, that 
    representatives of the Red Cross must be allowed 
    to see prisoners of war, especially wounded prisoners, 
    and there is much else written in the Geneva Conventions 
    about Schalit’s rights. The fact that representatives 
    of the Quartet conduct negotiations with the people 
    who are holding Schalit in an unknown location, 
    in unknown conditions, vividly demonstrates their 
    scorn of international rights documents and their 
    total legal nihilism. Do human rights activists 
    also fail to recall the fundamental international 
    rights documents?
    
   
  And 
    yet I still think (and some will find this naïve) 
    that the first tiny, but real step toward peace 
    must become the release of Schalit. Release, and 
    not his exchange for 1,000 or 1,500 prisoners 
    who are in Israeli prisons serving court sentences 
    for real crimes.
    
   
  Returning 
    to my question of why human rights activists are 
    silent, I can find no answer except that Schalit 
    is an Israeli soldier, Schalit is a Jew. So again, 
    it is conscious or unconscious anti-Semitism. 
    Again, it is fascism.
    
   
  THIRTY-FOUR 
    YEARS have passed since the day when I came to 
    this city to represent my husband, Andrei Sakharov, 
    at the 1975 Nobel Prize ceremony. I was in love 
    with Norway then. The reception I received filled 
    me with joy. Today, I feel Alarm and Hope (the 
    title Sakharov used for his 1977 essay written 
    at the request of the Nobel Committee).Alarm because 
    of the anti-Semitism and anti-Israeli sentiment 
    growing throughout Europe and even further afield. 
    And yet, I hope that countries, their leaders 
    and people everywhere will recall and adopt Sakharov’s 
    ethical credo: "In the end, the moral choice 
    turns out to be also the most pragmatic choice."
      
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