Psychanalyse et idéologie

Fin de partie • Lettre à un futur-ex médecin traitant

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Il est plus facile d’élever un temple que d’y faire descendre l’objet du culte

Samuel Beckett • L’innommable

Cité en exergue au « Jargon der Eigentlichkeit » par T. W. Adorno • 1964

It is easier to raise a temple than to bring down there the worship object

Samuel Beckett  « The Unspeakable one »

Underlined in « Jargon of the authenticity » by T. W. Adorno • 1964

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Personne n’a le droit de rester silencieux s’il sait que quelque chose de mal se fait quelque part. Ni le sexe ou l’âge, ni la religion ou le parti politique ne peuvent être une excuse.

Nobody has the right to remain quiet if he knows that something of evil is made somewhere. Neither the sex or the age, nor the religion or the political party can be an excuse.

Bertha Pappenheim

Il faut une infinie patience pour attendre toujours ce qui n'arrive jamais

Infinite patience is required to those always waiting for what never happens

Pierre Dac

 

 
point

ψ  = psi grec, résumé de Ps ychanalyse et i déologie. Le NON de ψ [Psi] LE TEMPS DU NON s’adresse à l’idéologie qui, quand elle prend sa source dans l’ignorance délibérée, est l’antonyme de la réflexion, de la raison, de l’intelligence.

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© Micheline Weinstein

 

 

Suite Journal ininterrompu par intermittence 2020

http://www.psychanalyse.et.ideologie.fr/

 

Extension des post-it en vrac

 

Ich will Zeugnis ablegen bis zum letzten

[Je veux témoigner jusqu’au dernier jour]

Victor Klemperer • Journal 1933-1947

 

 

Fin de partie

 

Lettre à un futur-ex-médecin traitant

 

I

 

De la déconstruction

 

Déconstruction = écrasement des signifiants fondamentaux.

Qu’est-ce qu’un signifiant pour les non-linguistes = qui rend compte d’un mot porteur d’un sens.

Rend compte à parité, pour une kyrielle de mots, de leur sens opposé.

Exemple = sacré > < satané.

II

 

Paris le 27 juin 2022

 

Cher Dr *

 

Vous excuserez ce courrier postal = par choix délibéré, je n’utilise pas les réseaux dits sociaux ni les commentaires sur sites.

N’étant pas coutumière de visites fréquentes auprès du corps médical, je ne m’étais pas préoccupée jusqu’alors des modifications échelonnées au cours de l’histoire du Serment d’Hippocrate, puis de son abandon,  remplacé qu’il fut au XXe siècle par le Serment des médecins [1] .  

De telle sorte que, pour faire bref, après avoir été suivie au Val de Grâce jusqu’à sa fermeture aux civils, puis par un excellent médecin traitant à l’ancienne ayant hélas pris sa retraite, ces dernières années, je fus soumise, bien que recommandée par des professionnels - ce qui, quand possible, est un privilège - à de pénibles errances successives, pour chaque fois tomber sur ce que je nomme des « courtiers » [2] attachés à des hôpitaux parisiens ou à des cabinets de groupe, transmués en usines à gaz.

Vous fûtes le plus récent.

Ainsi, vous serez débarrassé de moi à compter de septembre 2022, échéance de votre dernière ordonnance.

 

[1] Les lectrices et lecteurs intéressés pourront s’y reporter en fin de texte.

[2] L’éminent Pr **, nettement plus classe, les intitule « prestataires de service ».

 

Lors de notre première entrevue au Centre ***, indiqué par le  Dr ****, j’avais pris soin de vous informer de mon itinéraire médical d’être humain parlant et pensant instruit à contribuer avec un maximum d’efficacité au traitement de ses symptômes. Je vous avais au préalable informé d’un fait biographique originel dont la cicatrice indélébile était cause de mon refus au carré de souscrire à la violence, quelle qu’en soit la forme, dans ma vie publique.

De telle sorte que j’exclus radicalement l’usage de la terreur, que l’on me gueule dessus, m’interrompe dès que j’ouvre la bouche sans même avoir écouté les premières syllabes relatives à l’objet de ma visite = postures qui s’apparentent à mon sens à de la maltraitance verbale.

En l’occurrence postures malgré tout comiques, m’évoquant d’Adenoïd Hynkel dans «  Le Dictateur » de Charlie Chaplin.

Il eut été si simple de me déclarer d’emblée que, surchargé de travail, vous n’aviez pas le temps d’assurer mon suivi. En général, je comprends vite.

Certes, le Centre dans lequel vous exercez ayant reporté une intervention chirurgicale urgente aux calendes post-Covid, que je m’adresse grâce à un ami au Pr** [cf. note 2], qui l’a pratiquée sans tarder dans son service à l’Hôpital øøø, autre que celui auquel vous êtes associé, ne vous a pas plu.

Annexe = lors de votre colère d’une violence incongrue, vous avez argué que, puisque j’étais psy, je pouvais la comprendre. Face à ce genre de transfert dans un cadre professionnel, cher  Dr *, comme vous, je suis rétribuée, je ne la reçois à titre bénévole que dans ma sphère privée.

J’ai trouvé, grâce à un autre ami, un médecin traitant généraliste qui me va, il écoute.

Bien à vous,

 


 

 

Serment médical prononcé actuellement par les nouveaux médecins depuis 1996 [3]

 

« Au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.

Mon premier souci sera de rétablir, de préserver, ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions.

J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité.

Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.

J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.

Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera.

Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.

Admis(e) dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés.

Reçu(e) à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.

Je ferai tout pour soulager les souffrances.

Je ne prolongerai pas abusivement l’agonie. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.

Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission.

Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences.

Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.

[Ajout de 2012 ndla]

Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque. »

 

[1] Source = https://lanef.net/2020/10/20/deontologie-medicale-lactualite-menacee-du-serment-dhippocrate/

 

 

 

 

 

 

 

 

ψ  [Psi] • LE TEMPS DU NON
cela ne va pas sans dire
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