©  Micheline Weinstein  / 6 juillet 2008
                              Revue de presse 
                                
                                
                              À 
                                la lecture des hebdomadaires et quotidiens de 
                                toutes “sensibilités”, et notamment 
                                du florilège alphabétique de considérations 
                                du Président de la République sur 
                                ses contemporains - les lecteurs apprécieront 
                                ce que j’appellerais, pour résumer, l’usage 
                                de “la dénégation positive” 
                                -, il apparaîtrait, sachons nous aussi nous 
                                montrer “pipeul”, bien qu’en toute 
                                prudence, que la véritable “rupture” 
                                se soit produite là où les citoyens 
                                et citoyennes “lampda” que nous sommes 
                                ne l’attendaient pas. 
                              C’est 
                                comme si un Prince charmant des années 
                                quatre-vingt avait très fort désiré 
                                vingt ans durant déposer dans les pantoufles 
                                de vair de sa Belle le trésor du Pouvoir 
                                suprême, détenteur potentiel d’un 
                                bel avenir pour “son peuple”... Et puis... le conte de fées 
                                ayant mal tourné car, personne ne pouvait 
                                le savoir, il n’y avait pas de fées dans 
                                cette histoire, tout s’est passé comme 
                                si le désir du Prince était tombé 
                                d’un coup avec le brusque envol de la Belle vers 
                                d’autres horizons... D’où un prince déchu, 
                                complètement dépossédé 
                                de tout intérêt particulier pour 
                                la question et le sort de “son peuple”, de “ses gens”, de ses semblables humains, qui n’aurait conservé que le Pouvoir 
                                en tant qu’exercice purement technique certes considérable, mais aussi vide de sens qu’un ensemble du 
                                même nom... ce qui donne l’impression d’une 
                                sorte d’anarchie dans les décisions, assez 
                                souvent contradictoires, dans les projets, de 
                                lois ou d’autre chose, dans les “réformes”, 
                                et par suite, rend sceptique sur la pertinence, 
                                pour le bien-être du “peuple”, 
                                de leurs éventuelles applications...
                              N’est 
                                hélas pas Louis XIV qui le souhaiterait 
                                - pas même François Mitterand, plus 
                                en affinité élective avec l’utopie 
                                d’un “roi démocrate au service de 
                                la révolution” chère à 
                                Mirabeau -... Louis XIV, auto-intitulé 
                                Roi-Soleil, absolu - “ l’État c’est 
                                Moi” - intraitable autocrate, sanguinaire 
                                - Révocation de l’Édit de Nantes 
                                - cependant avait l’art de bien s’entourer, pérennisant 
                                ainsi un règne long d’un demi-siècle, 
                                où le Royaume connut le rayonnement économique 
                                en même temps que la puissance militaire, 
                                le goût et le développement des arts, 
                                des sciences et de la pensée, à 
                                condition qu’ils soient non-irrévérencieux 
                                envers la religion, avec en contrepoint une misère 
                                effroyable de la paysannerie, de la roture et 
                                de la plèbe. Pénétré 
                                qu’il était d’une idée tant élevée 
                                de Soi-Même, n’aurait-il vraisemblablement 
                                jamais songé s’abaisser à satisfaire, 
                                tout en la méprisant, la courtisanerie 
                                ordinaire éternelle pourtant bien présente... 
                                À la lecture de l’histoire de son règne, 
                                il semble qu’il ne s’occupait pas de cet aspect 
                                de la gouvernance, qu’il n’en avait nul besoin.