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                                © ψ [Psi]                                • Le temps du non / Avril 2008 
                              Les Cahiers d'Abram 
                                Cytryn 
                              Avant-Propos 
                              Nous voudrions 
                              tout d'abord remercier chaleureusement Lucie Cytryn-Bialer 
                              pour avoir bien voulu nous confier avec amitié 
                              la publication de précieux documents d'archives, 
                              que nous ne saurions laisser en friche tels des 
                              lettres mortes. 
                              Les Cahiers du frère 
                                de Lucie, Abram, 
                                déporté du Ghetto 
                                de Lodz et assassiné à Birkenau 
                                en 1944, à l'âge de 17 ans, n'ont 
                                connu en France ni l'avenir, ni la place, ni les 
                                hommages, que lui ont attribué la Pologne, 
                                Israël, les États-Unis, notamment 
                                à Los Angeles... Toutefois, 
                                le Mémorial de la Shoah à Paris 
                                a réservé à Abram 
                                Cytryn une belle vitrine. 
                             Que faut-il raconter et que ne faut-il pas raconter ? se demande Lucie 
                              Cytryn-Bialer. Tant de choses ont déjà 
                              été dites, et par cela même 
                              ne peuvent plus être entendues. D'autres ne 
                              le peuvent pas non plus, parce qu'elles sont uniques. 
                              Le passé inscrit dans le présent, 
                              voilà qui ne peut être traduit que 
                              par deux voix, car il faut un double écho 
                              pour faire entendre cette blessure. Celle-ci ne 
                              concerne pas seulement un être, une population, 
                              une génération, elle atteint le tissu 
                              même du temps. Luba Jurgenson • Préface aux Cahiers  
 
                              C'est avec beaucoup de difficultés que 
                                Lucie Bialer, en 1994, a enfin trouvé, 
                                avec l'aide de Janine Gdalia, conseillère 
                                littéraire chez Albin Michel, un éditeur 
                                pour la traduction française par Véronique 
                                Patte des Cahiers de 
                                son frère, Abram 
                                Cytryn. En France où Lucie réside 
                                depuis la fin des années cinquante, après 
                                la “Marche de la Mort”, les internements 
                                dans les camps de “réfugiés”, 
                                puis les errances incessantes qu'ont dû 
                                subir les déportés apatrides, ayant 
                                perdu la totalité de leurs attaches familiales, 
                                à travers l'Europe Centrale pour enfin 
                                faire escale en Israël, seul pays acceptant 
                                alors de les accueillir. 
                                
                              Pourtant, 
                                en 1994, lors de la publication des Cahiers 
                                par la Pologne, le Pape Jean-Paul II et 
                                Mgr Lustiger n'ont pas dédaigné 
                                des les lire, de recevoir Lucie Bialer et d'en 
                                laisser témoignage. 
                              
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                               Nous ne plagierons ici ni 
                                la Préface 
                                de Luba Jurgenson, 
                                ni le récit des Souvenirs 
                                de Lucie, qui accompagnent les Cahiers. 
                                Il faut tout simplement les lire. La préface 
                                de Luba Jurgenson, 
                                remarquablement écrite, concise, documentée, 
                                retrace le destin historique du Ghetto de Lodz. 
                                 Lucie, avec un courage auquel elle n'a jamais 
                                permis de vaciller, prenant soin de se tenir, 
                                discrète, en retrait de sa propre personne, 
                                aura voué sa vie à animer et attiser, 
                                pour peu que l'oubli menace de l'éteindre, 
                                la flamme d'un tragique passé. Lucie perpétue 
                                aujourd'hui encore, vivace, non seulement l'amour 
                                pour son très jeune frère, pour 
                                la lignée polonaise entièrement 
                                décimée, mais aussi pour tous les 
                                disparus, ceux qui furent sauvagement, indistinctement, 
                                entassés et exterminés dans les 
                                chambres à gaz, les morts de faim, de froid, 
                                de traitements atroces, ceux qui avaient contracté 
                                l'une ou l'autre maladie mortelle, ceux qui en 
                                eurent assez et se sont laissés mourir, 
                                les suicidés, ceux que l'on aurait aimés, 
                                ceux que l'on aurait haïs, les inconnus, 
                                ceux qui indiffèrent... Et plus tard, 
                                comme si le destin n'avait pas suffisamment éprouvé 
                                Lucie, elle a d'abord perdu sa fille Nelly, 
                                âgée d'à peine 39 ans, puis 
                                son mari Zygmunt, 
                                rescapé de Treblinka. Il lui fallut alors 
                                trouver une raison supplémentaire de continuer 
                                à vivre, pour garder vivante, notamment 
                                avec la publication à compte d'auteur d'un 
                                livre intitulé « 
                                For you, Nelly », et malheureusement 
                                non-traduit, le bref passage sur terre de Nelly. 
                                Nelly était une jeune et lumineuse avocate 
                                française, assistante de Me Lombard, morte 
                                en 1988, dont l'une des dernières apparitions 
                                publiques fut, un an auparavant, sa présence 
                                au Procès Barbie. 
                                
                                
                                 
                              
                              Deux 
                                photos, dans ce triple témoignage, sont 
                                uniques. L'une, en quatrième de couverture 
                                des Cahiers. Celle, prise par un SS le 28 août 
                                1944, sur le quai de chargement des Juifs du train 
                                qui les emporteraient de Radegast à Birkenau, 
                                où figurent Lucie, Abram, avec leur mère, 
                                Genia. Cette photo est parvenue, anonymement, 
                                à Lucie, quelques jours après sa 
                                libération.  
                                
                              Paris, ALBIN MICHEL, 1994 
                               La 
                              deuxième est celle du wagon-témoin, 
                              ramené de “là-bas” pour 
                              la commémoration en septembre 2004, du 60e 
                              anniversaire de la “liquidation” du 
                              Ghetto de Lodz. C'est ce wagon même qui les emportaient, Lucie, 
                              Abram, leur mère 
                              Genia, le 28 août 
                              1944... La liste originale des noms, une 
                              vingtaine de feuillets, manuscrits ou tapés 
                              à la machine et cochés à 
                              la main, est affichée dans la gare de 
                              Radegast, devenue un Musée.  
                              Vidéo • Le LIVRE D'ABRAM • Film réalisé à partir des Cahiers d'Abram 
                                Cytryn, retrouvés par Lucie Bialer 
                                à son retour des camps 
                                • Poésies d'Abram Cytryn en Commentaire 
                                des images d'époque • Film 
                                de 36 minutes
                                  
                                
                               
                              Vidéo • Visite de Lucie Bialer à Auschwitz avec les élèves 
                                de l'Université de Montpellier • Reportage 
                                FR3 Toulouse • 26 septembre 1994 • 
                                Film de 3 
                              minutes
                               
                              Audio • 2 poèmes d'Abram Cytryn, 
                              par Laure Tainini
                               
                              http://www.psychanalyse.et.ideologie.fr/media/index.html 
                               
                                
                               
                              ψ [Psi] 
                                 LE TEMPS DU NON cela 
                                ne va pas sans dire 
                              © 1989 / 2008                                |